Eric Guérin
Itinéraire d’un
créatif doué
Il y a d’abord le bleu.
Celui de ses yeux, qui semblent toujours poser un regard candide sur le monde. La pureté d’une découverte, d’une rencontre, d’un prétexte à s’émerveiller encore et encore du champ des possibles. Liberté chérie.
Puis il y a la douceur.
Celle de sa voix qui raconte la Brière avec sensibilité, évoquant les hommes qui l’habitent et qui la font. Croisées des chemins.
Éric Guérin n’est pas un chef comme les autres.
Fils de galeriste biberonné à l’art depuis toujours, son parcours débute auprès de quelques-unes des plus prestigieuses maisons de la Capitale, la Tour d’Argent, Taillevent, le Jules Vernes. Pourtant il aspire très tôt à l’indépendance.
La Grande Brière lui a tapé dans le cœur depuis l’enfance, lorsqu’il venait chasser avec son père. Ce sera ici, simplement parce que ça ne peut pas être ailleurs. Il fallait ces marais fourmillants, cette brume matinale mystérieuse, il fallait ces oiseaux migrateurs par milliers, ces chaumières tout droit sorties d’un album d’Astérix.
Il fallait l’eau, l’air, la terre, la vibration de la vie.
C’est ici, sur l’île de Fédrun, qu’il reprend à 23 ans l’Auberge du Parc et la transforme progressivement en sa Mare aux Oiseaux, table étoilée et refuge intime dédié au partage et au soin de l’autre.
La sensibilité, catalyseur d’émotions
À Cape Town en Afrique du Sud ou seul sur un chaland au milieu des marais de Fédrun, Éric Guérin vit l’instant avec sensibilité.
Le ressenti, les émotions brutes qui sautent au cœur, la spiritualité naturellement : sa vibration intérieure est une flamme vive qui se nourrit de tout, capable de s’embraser lorsque quelque chose le touche, mais aussi de s’étouffer quand le doute s’installe.
Qu’importe.
Le doute est un moteur pour créer, puis grandir intérieurement et intellectuellement.
Rien d’étonnant donc à ce que sa cuisine bouge en permanence.
C’est le vecteur par lequel il exprime son monde intérieur, nourrit d’une nature qui elle non plus ne s’arrête jamais. L’eau, la terre et le ciel sont des messagers inspirants.
Les formes, les textures, les couleurs racontent une histoire. Toute la Brière vibre d’une force vitale qu’il sait saisir puis retranscrire avec justesse.
Cela passe d’abord par un trait de crayon, en couchant sur le papier l’idée d’une émotion avant de la mettre en saveurs. Créations sensibles.
S’il n’avait pas été cuisinier, il aurait été peintre, sculpteur, photographe, toujours artiste.
Guider, inspirer, transmettre
Pour Éric Guérin, donner du sens à ses actes ne suffit pas, il y a aussi un devoir social d’inspirer les autres à en faire autant. Dans sa Mare aux Oiseaux, chacun est libre d’exprimer sa personnalité, son talent, ses qualités, dans un esprit fraternel solidaire. « Au sein de mon équipe, j’aime les personnalités un peu cabossées qui apportent des choses différentes. Ensemble on crée un équilibre ». L’équilibre, c’est apprendre à s’harmoniser les uns avec les autres, trouver sa juste place et interagir avec respect. Savoir être et savoir vivre permettent de mieux savoir faire ensemble, pour que chacun s’élève vers son potentiel supérieur. C’est vrai aussi pour ses producteurs, qu’il inspire et accompagne avec bienveillance, les entrainant dans son sillage créatif.